Magistrat honoraire
Chevalier de L'Ordre National du Mérite
et de l'Ordre Pontifical de Saint Grégoire-Grand
Chère Mademoiselle,
C'est toujours avec une affectueuse émotion que j'évoque le souvenir de votre père. Je vous remercie de votre lettre qui me tient au courant de vos activités et de vos projets dans le développement de ses techniques et de ses méthodes.
Avec une admirable piété filiale vous avez assisté votre père dans ses travaux et vous continuez son œuvre, Plus que jamais votre action est utile pour dominer les bouleversements et le déséquilibre actuels.
Je suis heureux d'apprendre votre idée de formation de professeurs de culture psycho-sensorielle. De tout cœur je vous félicite de comprendre si bien votre devoir envers notre civilisation et notre culture qu'il s'agit de sauver dans tous les domaines et envers la vie de votre père.
En I945 j'ai été chargé d'organiser, au Tribunal de Nice, le service de l'enfance délinquante. Il a fallu d'abord découvrir les causes de cette délinquance, causes sociales, familiales, spirituelles, physiologiques. Puis il a fallu agir, votre père s'est intéressé à mes conférences, à nos cercles d'études, aux articles des journalistes sur ces sujets. Il m'a soutenu, encouragé, éclairé pour cette mission dont les débuts étaient la plupart du temps, incompris et ne créaient que le
scepticisme. Mais il était animé d'un pur esprit de foi, de celui qui croit en la valeur de la personne humaine, même chez les êtres les plus déchus. Il m'a donné la force de vaincre l'usure nerveuse qu'aurait pu causer une telle mission. Il voyait dans son travail l'accomplissement d'un devoir et d'un service. Il avait cette vertu rare de la générosité devant la faiblesse et les souffrances de son prochain.
Je vous souhaite le succès que méritent vos efforts et votre fidélité.
Veuillez, chère Mademoiselle, croire à mes sentiments dévoués,
Philippe Cachiardy de Montfleury
Magistrat honoraire
Chevalier de L'Ordre National du Mérite
et de l'Ordre Pontifical de Saint Grégoire-Grand